Contrairement à la plupart des professions qui ont un horaire de début et de fin, le travail sur la ferme ne finit jamais. Il y a toujours travail à faire, surtout au printemps alors qu’on commence à ensemencer, que les porcs mettent bas et que vêlent les vaches.
En mars, il faisait -38 degrés, plutôt frisquet; encore plus frisquet si vous êtes très enceinte et sur le point d’accoucher. Nous n’utilisons pas de cases de mise bas, de granges chauffées ni de lampes chauffantes; le processus d’accouchement est laissé à la truie et à son instinct. Nous lui offrons un abri de huit pieds par huit pieds isolé avec une porte de tapis, un plancher isolé et, surtout, beaucoup de paille organique de bonne qualité. Même si nous sommes très curieux et que aimons voir les bébés porcs, nous n’osons pas ouvrir les portes pour regarder à l’intérieur pour ne pas laisser le froid entrer ni déranger la truie qui pourrait blesser ses porcelets en se levant trop rapidement.
Alors que revenait la chaleur, les bébés ont commencé à explorer l’extérieur des abris. En tenant compte des températures extrêmes, une moyenne de près de sept porcelets par truie, c’était vraiment bien. Chapeau à ces truies. Et les porcelets? Heureux et en santé : ils appellent cela la vigueur du Nord.
Près de Grande Prairie, sur le lac de Saskatoon, le «Festival des cygnes » célèbre le retour du puissant cygne trompette, la plus grande sauvagine migratrice du monde. À la radio, ils ont mentionné que l’on pourrait peut-être apercevoir les cygnes sur le lac. Au même moment, j’entendais le chant des cygnes. Quelle chance nous avons d’avoir cinq étangs de castors à moins d’un mile de la ferme, les cygnes y volent au-dessus plusieurs fois par jour.
J’avais déjà vu des renards dans le quartier, mais je n’avais jamais vu un sur notre ferme jusqu’à tout récemment. Un matin, je suis allé voir les vaches très tôt. En montant une petite colline, j’ai été surpris de voir un renard sans méfiance de l’autre côté, sa tête dans un trou de souris. J’ai arrêté net et l’ai regardé creuser. J’ai réussi à me faufiler très près en me demandant s’il serait l’animal qui allait briser mon record de ne jamais avoir eu à tirer sur un prédateur. Avec plus d’un millier de poules et de dindons sur le point d’éclore, la saveur des souris pourrait bien perdre de son attrait.
Jerry