Les Jeux olympiques de la ferme ont lieu tous les jours dans le pâturage des truies. Nourrir des truies qui pèsent de 200 à 300 kg nécessite beaucoup d’habileté et je suis sûr que de nombreux athlètes olympiques trouveraient la tâche très difficile. Le but est de répartir uniformément la nourriture des cochons dans les mangeoires et ce, rapidement, de sorte que toutes puissent manger en même temps. Ce qui rend le tout difficile est le grand nombre de truies qui sont alignées à la clôture, à quelques centimètres, attendant leur nourriture du matin. Après avoir été nourries tous les jours pendant de nombreuses années, elles connaissent tous les trucs. Elles savent aussi que si elles réussissent à mettre leur tête dans le seau, elles pourront commencer à manger plus tôt, et si elles peuvent vous entourer et vous ralentir, cela augmente leur chance d’y parvenir.
C’est parti : remplissez les seaux (un seau nourrit 5 truies). Remplissez-les lentement, et le niveau d’anxiété augmente chez elles. Ensuite, traversez la clôture au travers des affamées et planifier vos déplacements comme un joueur de football en évitant de se faire plaquer. Si vous vous déplacez trop lentement, elles vous encercleront. Si vous commencez à courir, elles courront aussi. Sont-elles rapides? Plus que vous l’êtes. Sont-elles dangereuses ? Pas du tout, à moins qu’elles vous marchent sur le pied. Puis, étendez uniformément la nourriture dans les traversées en essayant d’éviter les truies qui sont arrivées avant vous. Prenez les autres seaux et répéter l’activité jusqu’à ce que toute la nourriture soit répartie uniformément. C’est terminé. Les seaux sont mis de côté et toutes les truies grignotent joyeusement. Les corvées sont faites et les Jeux olympiques sont remis à un autre jour.
Je crois avoir découvert pourquoi Willy est mort. Willy était un verrat en bonne santé avec un avenir prometteur, mais il avait un problème majeur : il était trop inexpérimenté pour développer des relations avec les truies. Il m’a fallu quelques mois pour me rendre compte qu’il n’était pas à la hauteur, ce qui causerait des problèmes d’approvisionnement en porc à l’avenir. Puis un jour, j’ai remarqué qu’il avait compris son rôle. Quelques jours plus tard, il était mort. En fait, il m’aura fallu trois mois, trois semaines et trois jours (ce temps correspondant à la période de gestation des truies) pour comprendre ce qui s’était réellement passé. Willy est mort d’une crise cardiaque. Il est pleuré par environ 20 truies qui viennent d’accoucher…
Jerry