Un sens extraordinaire de l’organisation
La première chose que je remarque avoir oublié chaque fois que je vais en Italie, c’est à quel point les transports y sont « différents ». Il y a des trains partout, dans toutes les directions, menant supposément à Rome. Turin (Torino) est la ville hôte de la conférence Terra Madre, un événement Slow Food qui attire des centaines de milliers de participants et délégués de plus de cent cinquante pays tous les deux ans. En 2012, Terra Madre contenait avec peine l’aura de cinq cents jeunes délégués dansant avec Carlo Petrini, le fondateur sexagénaire de Slow Food.
J’atterris à Turin et emprunte un bus plutôt bon marché de l’aéroport pour prendre un train encore moins cher de l’extrémité sud de Turin jusqu’à Bra. Deux trajets rapides, rendus encore plus courts par le divertissement que je trouve à observer les gens le long du chemin. Arrivé à Bra, à peine une heure après avoir quitté l’aéroport, je me dirige vers le parking avec une lueur dans les yeux. Une très bonne impression se dégage des deux personnes qui m’accueillent à la gare : Ludovico Rocatello, un employé de Slow Food International, et mon hôte local, Yorick, étudiant à l’Université des sciences gastronomiques.
Nous nous dirigeons vers une belle maison pour y rencontrer et saluer les vingt-quatre autres représentants invités par le Slow Food Youth Network, le réseau des jeunes. Comme pour tout ce qui m’attendait à l’intérieur, de toute la magie subtile opérant lors d’un bon repas partagé, je ne peux donner que des explications vagues et décousues. Je ne peux l’expliquer moi-même, bien que professionnel de la cuisine. Et les Italiens que j’ai interrogés sur ce phénomène ne peuvent pas non plus l’expliquer… et ils sont Italiens !
Le deuxième jour, nous nous sommes regroupés à la pittoresque Université des Sciences Gastronomiques (UNISG) de Pollenzo pour assister à un séminaire de Carla Coccolo, l’organisatrice en chef de Terra Madre. Pour moi, elle est la femme qui organise l’un des événements les plus magiques que le monde ait jamais vu. Elle partage méthodiquement et sans hésitation ses techniques pour faire fonctionner efficacement une organisation bénévole à très grande échelle. Elle a commencé par expliquer l’importance d’avoir une grande idée originale : la créativité est la clé de la réussite d’un projet.
Sa plus forte recommandation est de créer une équipe gagnante. Elle accorde une importance suprême à trouver et à placer les personnes les plus fiables aux postes qui requièrent la plus grande fiabilité. Trouver la position appropriée pour chaque niveau de talent et de dévouement est d’une importance clé, tout comme s’assurer que chacun connaisse aussi bien ses propres responsabilités que celles du reste de l’équipe.
Ce qu’elle n’oublie jamais de souligner est le bénéfice de l’auto-organisation. Une idée fortement créative, un budget précis et une équipe gagnante sont tous des moyens à petite échelle de s’organiser soi-même, mais la magie est de les appliquer à des projets et des équipes à grande échelle. Le comité qui a organisé ce séminaire n’aurait pas pu choisir un conférencier plus approprié, instructif et perspicace.
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