By / Par Tonya Lailey, Slow Food Calgary Planning Committee
My niece is turning 13 and I’m mailing food: a meaningful hunk of Sylvan Star Grizzly Gouda in a cheese bag I bought at Lina’s Italian Market. The bag is decorated with a cartoon mouse and that stock image of ghastly yellow cavernous cheese. I could have naturalized the presentation – wrapped the Grizzly in actual cheesecloth adorned with, say, Valbella chimney sticks. I had wondered if a gift could be too earthy, even for a kid living on a Thunder Bay homestead, with chickens scratching outside the kitchen window and her Dad’s home brew carbonating the basement.
My family started giving food gifts four years ago at Christmas. Buying objects had lost its sweetness and became more like work and waste than wonder.
Steeped in Slow Food philosophy, the food sharing idea rose and danced in our heads. It had been there, waiting for the floor to clear. We decided that the food boxes would be gifts at large, sidestepping the individual gift imperative. It felt right. The spirit and content honored the festive act of sharing food, even if the table was half the width of Canada and we ate at opposite ends.
Our first boxes were wholesome, heavy, inspired regional showcases. I stuffed travel-worthy favorites into a depleted wine six pack: Highwood Crossing oats and cold-pressed canola oil, Brassica mustards, Syvlan Star Grizzly Gouda, Golden Acres honey, Sunchasers beeswax candles (from Saskatchewan), Callebaut cocoa and baking chocolate and currant jelly I had made from the bushes in my yard. I tossed in a tin of my daughter’s gingerbread cookies made with Albertan hands and flour from Alberta soil. I put the neatly fitted puzzle to bed under cotton serviettes dyed in fuchsia water left from boiling the garden’s beets for borscht. The project felt like art – food collage, edible sculpture, prairie architecture.
The box wouldn’t sleep. I gathered rose hips beside the driveway. I found a tea recipe, wrapped it and the hips in cheesecloth – yes! – and tied it with twine. I garnished the box inside with bundles of dried herbs.
The creative rush ebbed when the clerk read the regular post to Thunder Bay and Niagara. I reasoned that in an economic equation that gave value to mental health, I’d come out ahead. I’d go easy on the jar content next time.
From Thunder Bay my sister mailed Mennonite salami, birch syrup, Thunder Oak’s Old Gouda, dried strawberries and a party pack of homemade preserves: jams, chow, tomato sauce, boozy blueberries, carrot relish, sauerkraut, beets. My Mom sent Pingue prosciutto and pancetta, aged in limestone caves in the Niagara escarpment, vacuum sealed for travel, and her own Niagara jams – peach, apricot, raspberry.
I was curious to know what friends in other parts of Canada would send to represent their home soils.
Dianne Crocker from Newfoundland said: “Anything from Purity Factories. They make cookies and candies. Jam Jams are a particular favorite, as are “cream crackers”. You can’t get those anywhere else! As for ingredients, rather than products, there would be salt cod of course and maybe a bottle of moose (yes, a bottle) and some split peas to make “peas pudding” which you would need to eat with some salt meat.”
Baker Penelope Holt from London, Ontario wrote: “Mmm…a cloth bag of Arva Mill flour, a piece of sourdough, a loaf of bread and a selection of cheeses from some of the many cheese makers in the area. Gunn’s Hill is getting pretty close to a Comte from the Jura of France.”
I think Mary Ledlow from Sault St. Marie wanted me to hop on a plane and eat with her Superior side… “I love smoked Lake Superior white fish and lake trout, especially if from Laura Sayers at Batchawana Bay, 45 minutes north of Sault St. Marie. It is fit for the Queen! When in season, I serve it simply with lime wedges and in the fall I will add coriander seeds from my herb garden. It is also delicious with cucumber and goat cheese… from Thornloe Cheese, north of North Bay. Two years ago in May at a Slow Food themed potluck for the Polar Bear Master swim club, I served a whole smoked fish with the head, fish opened and bones removed, with dried branches of coriander seed from my garden piled on top for presentation, but with no lime this time. It looked like a work of art and it quickly disappeared from the serving platter. This could be considered a truly Canadian dish. The blueberries from Wawa area, sold at the Algoma Farmers’ Market, are sweet little jewels. Wild apples could be added, as well as some dark maple syrup, which is still made in the traditional way, over an open fire.”
What’s in your food box?
Ma nièce fête son 13e anniversaire, et pour l’occasion je lui envoie par la poste un colis gourmand : un gros morceau de fromage gouda Sylvan Star Grizzly dans un sac de fromage que j’ai acheté au marché italien Lina’s. Le sac est orné d’un dessin de souris et d’une image d’un horrible gros fromage jaune. J’aurais pu rendre la présentation plus naturelle, en enrobant le Grizzly dans un vrai coton à fromage, peut-être décoré de charcuteries de Valbella. Je m’étais demandée si cela faisait trop « terroir »… même pour une enfant qui vit sur une femme de Thunder Bay, avec les poulets qui grattent dans la fenêtre de la cuisine et la bière artisanale de son père se gazéifiant au sous-sol.
Dans ma famille, nous avons commencé à nous offrir des cadeaux gourmands il y a quatre ans, à Noël. L’achat de cadeaux matériels était devenu davantage une tâche qu’un plaisir, et en fin de compte, il y avait plus de gaspillage que d’émerveillement.
Enracinée dans les valeurs Slow Food, l’idée de nous offrir de la nourriture a germé dans nos têtes. Cela faisait du sens, il fallait simplement y penser.
Nous avons décidé de fonctionner par boîtes communes, dans lesquelles nous mettrions des cadeaux qui pourraient plaire à tout le monde. Nous aimions l’idée de ne pas être obligés d’offrir des cadeaux individuels. Cela s’inscrivait dans le principe même du partage festif de la nourriture, même si au final nous la mangions aux deux extrémités du Canada.
Nos premières boîtes furent très lourdes et bien remplies; de véritables présentoirs de produits régionaux. J’ai rempli une boîte de six bouteilles de vins de coups de cœur amassés en voyage : de l’avoine et de l’huile de canola pressée à froid Highwood Crossing, des moutardes Brassica, du gouda Syvlan Star Grizzly, du miel Golden Acres, des chandelles en cire d’abeille Sunchasers de Saskatchewan, du cacao et du chocolat à cuire Callebaut, et de la confiture de cassis que j’ai concoctée à partir des arbustes de ma propre cour. Puis, j’y ai mis une boîte de biscuits de pain d’épices de ma fille, faits de mains albertaines et de farine de l’Alberta. Et enfin, la touche finale : des serviettes de coton teintes dans l’eau fuchsia, obtenue par la cuisson des betteraves pour préparer mon borscht. C’était une véritable œuvre d’art : un collage de nourriture, une sculpture comestible, une architecture des Prairies.
Mais il manquait quelque chose. J’ai cueilli des églantiers dans mon entrée, puis j’ai trouvé une recette de thé et je l’ai enveloppée avec les fleurs dans un coton (oui oui!), et j’ai resserré le tout avec de la ficelle. J’ai aussi décoré l’intérieur de la boîte avec des bouquets d’herbes séchées.
Mon élan créatif s’est calmé lorsque le commis du bureau de poste m’a dit le prix de l’envoi du colis par poste régulière. Mais j’en ai conclu que dans une équation économique dans laquelle la santé mentale aurait une valeur, j’en sortirais gagnante. La prochaine fois, j’en mettrais moins dans le bocal.
De Thunder Bay, ma soeur m’a envoyé du salami Mennonite, du sirop de bouleau, du gouda vieilli Thunder Oak, des fraises séchées et un énorme assortiment de conserves : des confitures, du chow-chow, de la sauce tomate, des bleuets alcoolisés, de la « relish » de carottes, de la choucroute et des betteraves. Ma mère m’a fait parvenir des paquets emballés sous vide de prosciutto et de pancetta de Pingue, vieillis dans des caves de calcaire de l’escarpement du Niagara. Elle m’a aussi envoyé ses propres confitures de pêches, d’abricots et de framboises du Niagara.
J’étais curieuse de savoir ce qu’enverraient mes amis d’ailleurs au Canada pour représenter leur terroir.
Dianne Crocker, de Terre-Neuve, a répondu : «N’importe quoi qui vient de Purity Factories. Ils font des biscuits et des bonbons; leurs Jam Jams et leurs craquelins à la crème sont particulièrement populaires. On ne peut en trouver nulle part ailleurs! Sinon, comme ingrédients, j’enverrais de la morue salée, bien sûr, et peut-être une bouteille (oui, une bouteille) de viande d’orignal, et des pois cassés pour faire un « pouding aux pois », à manger avec de la viande salée. »
La boulangère Penelope Holt, de London en Ontario, a écrit : « Hmm… une poche de farine Arva Mill, un morceau de levain, une miche de pain et une sélection de fromages de fromagers locaux. Notre « Gunn’s Hill » s’apparente beaucoup à un Comté de la région du Jura, en France. »
Avec sa réponse, Mary Ledlow de Sault St. Marie voulait sans doute me faire immédiatement embarquer dans un avion pour que j’aille manger avec elle au bord du lac Supérieur : « J’adore le poisson blanc fumé du lac Supérieur et la truite du lac, surtout celle de Laura Sayers à Batchawana Bay, à 45 minutes au nord d’ici. De qualité royale! En saison, je le sers simplement avec des quartiers de lime. En automne, j’ajoute des graines de coriandre de mon jardin. C’est également délicieux avec du concombre et du fromage de chèvre Thornloe, au nord de North Bay. En mai d’il y a deux ans, lors d’un souper communautaire à saveur Slow Food au profit du club de natation Polar Bear Master, j’ai servi un poisson fumé, complet avec la tête, ouvert et les arêtes retirées. Je l’avais décoré de branches de graines de coriandre séchées de mon jardin, mais sans lime. On aurait dit une œuvre d’art, et elle est rapidement disparue de l’assiette de service. Je pense qu’on pourrait considérer ce plat comme typiquement canadien. Les bleuets de la région de Wawa, en vente au marché d’Algoma, sont de petits bijoux sucrés. On pourrait y ajouter des pommes sauvages, ainsi que du sirop d’érable foncé préparé de la façon traditionnelle, et les faire cuire sur un feu de bois. »
Et vous, qu’y a-t-il dans votre boîte d’aliments?