
The Clam Revolution is alive and well in Turin / La Révolution de palourdes est bien vivante à Turin
By/Par Dave Adler, Déléguée de / Slow Food Nova Scotia Delegate
Originally posted here. Original affiché ici.
Over 2000 delegates from 130 countries gathered at Terra Madre and Salone del Gusto to learn about, talk about, cook, taste and celebrate food that is good, clean, and fair. Canada sent about 60 delegates and I was lucky enough to have been one of them. We were a motley crew of chefs, farmers, fisheries folks, managers, entrepreneurs, and food agitators.
So why was I there? Fish. Slow Fish International is a subset of Slow Food, and shares a similar mandate: to celebrate, promote, and protect food (fish) that is good, clean and fair.
Representatives from 24 countries took on the weighty task of creating a Slow Fish Manifesto, and providing input for the United Nations’ Food and Agriculture Organization (FAO)’sInternational Guidelines for Securing Sustainable Small-scale Fisheries.
We met every day, which was a challenge considering we were steps away from sampling oysters from Holland, foie gras from France, and prosciutto from every corner of Italy. Not to mention the pub that the Brits set up, and the Italian Enotecca, which boasted over 1200 types of wine. It’s a wonder anyone made it to any workshops at all.
Our conversations varied widely over the 5 days, but several key themes emerged:
What do we mean by “small-scale”? Similar to discussions at Tony Charles’ panel event held last month in Halifax, we had a hard time defining what “small-scale” means. We established that there is nothing “small” about small-scale fishing – it accounts for 90% of the global capture fisheries and other jobs associated with fish processing, distributing and marketing (half of which are held by women). We agreed on what it is not – it is not industrial. It is not destructive. It is not commodity based. We arrived at an understanding that “small-scale” is related to the degree to which the fishery was based in its community, and the nature of the post-harvest value chain. So it is possible to fish in a “small-scale” way with a large(er) boat, just as it is possible to carry out a large scale fishery in small boats. In the end, we agreed that the definition of ‘small-scale’ lies somewhere buried in the definition of ‘sustainable,’ ‘community,’ and ‘fair.’
What do we mean by fishing rights? Are we talking about access rights to the fish themselves? Are we talking about property rights? Human rights? Management rights? Are we confusing rights with privileges? What are the implications of privatization? Does privatization of fisheries lead to an obligatory forfeiture of wealth by those who can least afford it? Seth Macinko of the University of Rhode Island led some key discussions, and cautioned that when large, vertically integrated industrial fishing companies (or sovereign nations) use the term ‘fishing rights,’ they may mean a very different thing than do proponents (and practitioners of) small-scale fishing.
What do we mean by value chain? We focused on the key distinctions between a commodity based supply chain and a relationship based value chain. The former pushes as much product as possible to the market and competes on price, and is characterized by a lack of information flow between sections of the chain. A value chain happens in reverse- it starts with what consumers want (ie. fresh, fair fish), and then establishes relationships along a supply chain that allow this to happen. A value chain does not compete on price, but rather on the integrity of the entire chain, the stories behind the members of the chain, and a free and honest flow of information between them. The value added by each member is also shared equitably.
The McConnell Foundation recently funded a series of regional value chain assessments across Canada. When Ecology Action Centre looked at the seafood value chain in Nova Scotia, the findings were clear: there is none. Nova Scotia’s seafood harvesters, regardless of how small-scale they are, have to work very hard to find a market for their product outside of the industrial supply chain. You can spend all day in a dory with a hand line jigging for cod, but at the end of the day, it will most likely end up in Boston mixed up with the fish the draggers bring in.
At Terra Madre, we came to a common understanding that regional value chains built of harvesters, buyers, processors, distributors, retailers, chefs, and consumers, are critical to the continued existence of small-scale fisheries. With no value chain to feed into, a ‘small-scale’ fisher is just feeding a large-scale commodity supply chain in a small boat. And then they tend to go out of business.
The power of Slow Food is in the understanding that the issues facing small-scale fisheries are the same challenges facing all small-scale food producers- whether they spend their days catching fish, jarring tomatoes, or extracting nectar from agave plants. Terra Madre is a living testimony that small-scale food is anything but small. It is huge, and it begins with commitment from all of us to support, celebrate, and seek out food that is good, clean, and fair.
Dave Adler is the Community Supported Fisheries Coordinator at Ecology Action Centre.
Plus de 2000 délégué(e)s de 130 pays se sont rassemblés à Terra Madre et Salone del Gusto afin d’apprendre à propos, de discuter, de cuisiner, de goûter et de célébrer de la nourriture qui est bonne, propre et juste. À peu près 60 délégué(e)s du Canada on été choisi(e)s pour participer au congrès et j’étais assez chanceux de me retrouver parmi ce groupe. Nous étions un groupe hétéroclite de chefs, de fermiers, de gens de pêche, de gérants, d’entrepreneurs et d’agitateurs dans les domaines d’alimentation.
Alors, pourquoi étais-je là? Le poisson. Slow Fish International est un sous-ensemble de Slow Food et partage un mandat similaire : de célébrer, promouvoir et protéger la nourriture qui est bonne, propre et juste.
Des représentant(e)s de 24 pays ont pris en charge l’importante tâche de créer un Manifeste de Slow Fish et de contribuer leurs idées concernant les Directives internationales pour garantir des pêches artisanales durablesde l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Nous nous sommes rencontrés chaque jour, ce qui constituait un défi compte tenu du fait que nous nous retrouvions à quelques pas de dégustations d’huîtres hollandaises, de fois gras français et de prosciutto parvenant de tous les coins de l’Italie. Sans parler du pub installé par les Britanniques ou du Enotecca italien qui offrait avec fierté plus de 1200 types de vin. C’est surprenant que nous ayons même assisté à des ateliers.
Nos conversations étaient considérablement variées au cours des cinq jours, mais plusieurs thèmes clés se sont révélés :
Qu’entendons-nous par « petite échelle »? Semblable aux discussions qui ont eu lieu à la table ronde de Tony Charles à Halifax le mois dernier, nous avions eu de la difficulté à définir le terme « petite échelle ». Nous avons déterminé qu’il n’y a rien de « petit » concernant la pêche artisanale – elle représente 90% des pêches de capture et des autres emplois associés à la préparation, la distribution et la commercialisation du poisson (la moitié de ces emplois étant occupés par des femmes). Nous nous sommes accordés sur ce que ce n’est pas – ce n’est pas industriel. Ce n’est pas destructif. Ce n’est pas basé sur la marchandisation. Nous avons acquis la compréhension que le concept de « petite échelle » se détermine selon les mesures dans lesquelles une certaine pêcherie est basée dans une communauté, ainsi que selon la nature de la chaîne de valeur post-récolte. Il est alors possible de pêcher « à petite-échelle » avec un (plus) gros bateau, de la même manière qu’il est possible d’avoir une pêcherie à grande échelle en utilisant des petits bateaux. En fin de compte, nous avons convenu que la définition de « petite échelle » est faufilée quelque part entre les définitions de « durable », « communauté » et « équitable.»
Qu’entendons-nous par « droits de pêche »? Parlons-nous des droits d’accès aux poissons? Parlons-nous des droits de propriété? Les droits de la personne? Les droits de l’employeur? Confondons-nous droits et privilèges? Quelles sont les implications concernant la privatisation? Est-ce que la privatisation des pêches entraîne une déchéance monétaire obligatoire pour ceux qui en ont le moins les moyens? Seth Macinko de l’université de Rhode Island (University of Rhode Island) a dirigé quelques discussions importantes par lesquelles il a averti le monde que lorsque des larges entreprises de pêche industrielle (ou des nations souveraines) qui sont verticalement intégrées emploient le terme « droits de pêche », leur conception de ce terme peut différer complètement de celle des partisan(e)s (et des praticien(ne)s) de la pêche artisanale.
Qu’entendons-nous par « chaîne de valeur »? Nous nous sommes concentrés sur les distinctions essentielles entre une chaîne d’approvisionnement des marchandises et une chaîne de valeur basée sur les relations. La première force autant de produit possible sur le marché en faisant concurrence aux prix des contreparties et se caractérise par une perte de flux d’information entre les parties de la chaîne. Une chaîne de valeur fonctionne dans le sens opposé. À sa base se retrouve les vouloirs des consommateurs (par ex. du poisson frais et équitable). Elle établie ensuite des relations parmi les parties d’une chaine d’approvisionnement qui permettra que cela arrive. Une chaine de valeur ne fait pas de concurrence aux prix, mais plutôt à l’intégrité de la chaîne dans sa totalité, mettant en valeur les histoires de chaque membre de la chaîne, ainsi que le flux d’information gratuite et honnête entre ces membres. La valeur ajoutée par chaque membre est aussi partagée équitablement.
La Fondation J.W. McConnell a récemment financé une série d’évaluations de chaînes de valeurs régionales au Canada. Lors d’une analyse de la chaîne de valeur des produits de la mer en Nouvelle-Écosse effectuée par l’organisme Ecology Action Centre, les résultats étaient clairs : elle n’existe pas. Quelle que soit la grandeur d’une entreprise, les pêcheurs néo-écossais doivent travailler très fort à trouver un marché pour leurs produits hors de la chaîne d’approvisionnement industrielle. On peut passer la journée entière en doris à la pêche de la morue en agitant nos palangres, mais à la fin de la journée, il est probable que nos lignes se retrouveront à Boston entremêlées avec les poissons que les chalutiers ont amassés.
À Terra Madre, nous en sommes arrivés à un consensus commun : les chaînes de valeur régionales composées de pêcheurs, acheteurs, processeurs, détaillants, chefs et consommateurs ont une valeur essentielle pour la survie des pêches artisanales. Sans avoir une chaîne de valeur à laquelle ils peuvent participer, les pêcheurs artisanaux alimentent une chaîne d’approvisionnement des marchandises à grande échelle. Ensuite, leurs entreprises ont tendance à faire faillite.
La puissance de Slow Food existe dans la compréhension que les problèmes auxquels les pêches artisanales font face, sont les mêmes défis qui se présentent pour tous les producteurs de produits alimentaires à petite échelle– qu’ils passent leurs journées à la pêche, à la mise en conserve de tomates, ou à extraire du nectar des plantes d’agave. Terra Madre est un témoignage vivant qui démontre que le domaine de production alimentaire à petite-échelle n’implique rien de petit. C’est énorme, et cela commence par notre engagement de soutenir, de célébrer et de chercher la nourriture qui est bonne, propre et juste.
Dave Adler est le Coordinateur de pêches soutenues par la communauté du ‘Ecology Action Centre’.