Megan Giffen, convivium de Toronto
Ce texte a été raccourci et traduit de l’anglais
Au début de mon voyage au Salone del Gusto et Terra Madre, j’étais à la fois excitée, nerveuse et anxieuse. J’étais excités à l’idée de faire l’expérience de nouvelles saveurs et de rencontrer de nouvelles personnes, nerveuse parce que je ne savais pas à quoi m’attendre, et anxieuse de ne pas en savoir assez ou d’en avoir assez fait pour me trouver là où j’étais. Je ne me doutais pas que les cinq jours qui allaient suivre seraient un raz-de-marée d’inspiration constante. Mes papilles étaient au ciel. J’ai goûté à des truffes blanches en saison, à du fromage vieilli dans une grotte en Slovénie, à du Jang (une cure coréenne à base de soja) fermenté par des moines coréens, et j’ai dégusté un repas de six services préparé par six aspirantes chefs qui ont soigneusement conçu chacun des plats en nous expliquant leur histoire.
Image: atelier de dégustation Happy Pigs où les agriculteurs ont parlé de différents élevages de porc, incluant des porcs noirs de France qui ne mangeaient des châtaignes, des porcs d’Espagne qui ne mangeaient que des glands et des porcs d’Allemagne élevés en agriculture symbiotique, là tous les différents animaux vivent dans le même espace.
J’ai vécu la nourriture comme un art, une philosophie, une tradition, une politique, une célébration, une science. Une science qui non seulement peut guérir notre corps, mais aussi la Terre, les animaux et les problèmes sociaux. Tout cela basé sur l’art de consacrer temps, amour et passion, et d’appliquer les méthodes traditionnelles, dans le but de créer la vraie « slow food ».
On m’a parlé de tellement d’initiatives : les 10 000 jardins en Afrique, les apiculteurs urbains à Amsterdam, le combat contre les OGM au Mexique, les soupes disco des jeunes en Allemagne… tout cela m’a motivée à m’intéresser encore plus à ce qui se fait à Toronto et à m’impliquer davantage.
Image: Dégustation de miel – convivium d’Amsterdam
La chose la plus importante que j’ai apprise au cours de ce voyage, c’est que Slow Food, ce n’est pas un club privé. C’est pour tout le monde, par tout le monde. Des gens de partout participent quotidiennement à créer notre système alimentaire. Encore plus important, c’est un mouvement créé par des gens qui s’efforcent à travailler avec un même objectif en tête. Mettre un nom sur le mouvement permet de créer un réseau de producteurs, de chefs et de passionnés de l’alimentation. C’est ce réseau qui nous inspire et nous motive à atteindre notre but, celui de créer un système où tous auront accès à une alimentation bonne propre et juste.
Le premier jour de la conférence, tous les délégués ont reçu un petit carnet intitulé « J’ai un rêve… » Au début de la semaine, j’ai commencé à réfléchir à mon rêve. Au bout des cinq jours, c’est devenu clair : mon rêve est de créer un repas, de la semence au fruit à la cuisine et jusqu’à la table. Je compte continuer à travailler à réaliser ce rêve en m’impliquant activement dans le mouvement.
J’ai commencé la semaine avec une liste de sujets suscitaient mon intérêt, et je l’ai terminée avec une liste d’activités et de contacts concrets pour aider ces rêves à devenir réalité. J’aurai peut-être l’occasion de visiter et d’apprendre sur une ferme patrimoniale biologique au Canada, et de partir à la recherche de nourriture sauvage en Grèce. Je suis tellement fière de faire partie de ce beau mouvement en constante croissance qu’est Slow Food.